Publié le 26 sep 2023Lecture 3 min
La leptospirose devient une maladie à déclaration obligatoire
Sophie CARRILLO, Paris
La leptospirose, maladie transmissible de l’animal à l’homme, est inscrite depuis le 24 août 2023 sur la liste des maladies à déclaration obligatoire.
La leptospirose est une zoonose bactérienne de répartition mondiale. En France, la leptospirose est un enjeu de santé publique notamment dans les outre-mer où l’incidence y est élevée, 12 à 70 fois plus élevée qu’en France métropolitaine où l’incidence en 2021 était de 708 cas diagnostiqués.
Les leptospires pathogènes sont responsables d’une zoonose de répartition mondiale ; la leptospirose implique un cycle pathogène incluant des animaux sauvages et domestiques où l’homme se retrouve être un hôte occasionnel. Le réservoir animal est très diversifié, et outre les rongeurs (rats, ragondins, souris, mulots), il comprend certains carnivores (mangoustes, renards), des animaux d’élevage (bovins, caprins, ovins, chevaux, porcs) et des animaux de compagnie (chiens). Tous ces animaux, souvent porteurs sains, excrètent les leptospires dans les urines. Les leptospires se maintiennent assez facilement dans le milieu extérieur (eau douce, sols boueux), ce qui favorise la contamination. Chez l’homme, la contamination directe (contact animal) est peu fréquente par rapport à la contamination indirecte (contact avec le sol ou l’eau contaminée).
Les facteurs comportementaux favorisant la transmission de la maladie à l’homme sont : les activités professionnelles ou de loisirs entraînant un contact cutanéo-muqueux :
soit avec des milieux pouvant être contaminés par l’urine d’animaux infectés (chasse, pêche en eau douce, activités nautiques en eau douce, jardinage, courses extrêmes…) ;
soit avec les animaux eux-mêmes : agriculture, horticulture, travail du bâtiment, travail de voirie, élevage, abattage d’animaux, chasse, pêche en eau douce.
Les mesures de prévention de la leptospirose
Les mesures de prévention reposent sur des mesures de contrôle collectives incluant la dératisation, le contrôle des populations animales en milieu rural, le contrôle des effluents des élevages industriels, le drainage des zones inondées, la gestion des déchets d’une façon générale.
La prévention de la leptospirose repose également sur des mesures individuelles de protection contre la contamination par les urines d’animaux.
Il s’agit de :
porter des équipements de protection lors des activités professionnelles ou de loisirs à risque.
Le nombre de cas annuel de leptospirose humaine dans le monde est estimé à plus d’un million avec une létalité d’environ 6 %.
Si la maladie reste relativement rare en France métropolitaine, une hausse du nombre de cas de leptospirose a été récemment observée, de 300 cas par an, à 600 cas depuis 2014, On retrouve une incidence annuelle autour de 1 cas pour 100 000 habitants.
En France, un vaccin est disponible et efficace contre L. icterohaemorrhagiae (30% des cas reportés de leptospirose). Il s’agit d’un vaccin avec 3 injections initiales puis rappel tous les 2 ans. Le vaccin est réservé à certaines catégories professionnelles à risque (égoutiers, éboueurs) ou les personnes pratiquant régulièrement des activités récréatives à risque après une évaluation individualisée par un médecin. La vaccination des groupes à risque ne dispense aucunement de la mise en place systématique des mesures de prévention.
Pour en savoir plus : https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2023/la-leptospirose-devient-une-maladie-a-declaration-obligatoire
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