Mise à jour des recommandations sanitaires : les nouveautés 2023 pour les voyageurs

Vaccinations Le HCSP a ajouté un chapitre sur la vaccination contre la leptospirose, maladie due à la transmission de bactéries de genre Leptospira, fréquente dans les pays en zone tropicale. Si chez le voyageur ce vaccin n’est pas recommandé de manière systématique, il peut être fortement conseillé chez l’adulte : en fonction de la région géographique où le sérovar Icterohaemorrhagiae circule, pendant la saison des pluies ou de phénomènes climatiques, selon l’activité à risque (activités en eau douce, pisciculture, par contact direct avec de l’urine de rat infectée en ville) et en l’absence de mesures de protection. En ce qui concerne la grippe saisonnière, la vaccination reste recommandée pour toutes les personnes ciblées par les recommandations vaccinales en vigueur, en particulier celles qui participent à un voyage en groupe ou en bateau de croisière. Les enfants de 2 à 17 ans pourront se voir prescrire par leur médecin le Fluenz Tetra®, vaccin vivant atténué intranasal.   Paludisme Le HCSP recommande des mesures de protection personnelle antivectorielle pour tous les voyageurs à destination des zones à risque d’exposition au paludisme, quel que soit le niveau de risque. Ces mesures reposent sur le port de vêtements longs et couvrants, l’utilisation de répulsifs cutanés dès la tombée du jour et d’une moustiquaire imprégnée d’insecticide la nuit. La prise quotidienne d’un traitement préventif adapté contre le paludisme poursuivi durant toute la durée du séjour et 7 jours (atovaquone-proguanil) ou 28 jours (doxycycline) après le retour est une mesure de prévention nécessaire pour tous les voyageurs à destination d’un pays d’Afrique subsaharienne.   Diarrhée du voyageur Lorsque l’antibiothérapie est indiquée, son choix repose sur l’azithromycine et la ciprofloxacine. Le HSCP recommande l’azithromycine en traitement de première intention en cas de syndrome dysentérique et en cas de diarrhée grave non dysentérique au cours ou au décours d’un séjour en Asie.   Prévention du décalage horaire Le HSCP conseille la prise de mélatonine aux voyageurs adultes qui traversent cinq fuseaux horaires ou plus, en particulier en direction de l'est, notamment s'ils ont déjà souffert du décalage horaire lors de voyages précédents. Toutefois, des précautions sont à prendre chez les personnes souffrant d'épilepsie ou chez les personnes prenant des anti-vitamine K comme la warfarine.   Niveaux de pollution Avant de partir à l’étranger, le HSCP conseille aux voyageurs de se renseigner sur les niveaux de pollution en fonction de la saison et de la localité, à partir des sites Internet des pays considérés et des consulats français, ou de consulter la page de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la qualité de l’air.   Consommation de poissons de récifs contaminés Le HCSP recommande d’éviter de consommer des poissons prédateurs, de se renseigner auprès des pêcheurs/poissonniers/restaurateurs locaux sur l’origine des poissons dont la consommation est inhabituelle. En effet, il y a un risque de ciguatera, intoxication alimentaire liée à la consommation de poissons de récifs contaminés par une neurotoxine produite par une microalgue proliférant sur des substrats coralliens dégradés. Il est également recommandé de ne pas manger les viscères, le foie, la tête des poissons dans les zones à risque.   Précautions particulières pour certaines populations Le HCSP recommande fortement aux personnes atteintes d’affections chroniques ainsi qu’aux enfants et aux femmes enceintes ou allaitantes de disposer d’une assurance rapatriement/frais d’hospitalisation couvrant l’ensemble des risques et la zone géographique concernée. De plus, les personnes atteintes d'affections chroniques doivent consulter leur médecin avant de partir pour préparer leur voyage. Du côté des femmes enceintes, la décision de voyager durant la grossesse doit être réfléchie en raison d’une exposition possible à des risques accidentels ou infectieux. Quant aux enfants et aux personnes âgées de plus de 65 ans, une vigilance accrue doit être exercée, notamment en cas d’exposition à des températures élevées ou d’exposition au grand froid.